Comprendre le statut d’intermittent du spectacle
Un régime adapté aux métiers artistiques et techniques
Être intermittent du spectacle ne désigne pas un métier, mais un régime d’assurance chômage propre aux secteurs du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel. Il concerne aussi bien les artistes (comédiens, musiciens, danseurs) que les techniciens (régisseurs, monteurs, cadreurs, etc.).
Pourquoi ce statut existe-t-il ?
Ce régime a été mis en place pour tenir compte de la discontinuité de l’emploi dans ces secteurs. Les intermittents alternent périodes de mission et périodes sans contrat. Le statut permet alors de recevoir une indemnisation chômage spécifique, appelée ARE spectacle.
Quelles conditions pour devenir intermittent du spectacle ?
Le cap des 507 heures
Pour ouvrir des droits, il faut cumuler 507 heures de travail sur les 12 derniers mois. Ces heures doivent être effectuées dans le cadre de CDDU (Contrats à Durée Déterminée d’Usage) signés avec des structures reconnues par le secteur culturel.
Les autres critères à remplir
- Âge : moins de 67 ans au moment de la demande
- Résidence : habiter en France
- Inscription à France Travail (ex-Pôle emploi)
- Recherche active de missions
- Pas de cumul avec un statut auto-entrepreneur sur la même activité
Le cas des enseignants
Les heures d’enseignement artistique peuvent être comptabilisées, dans la limite de 70 heures pour les moins de 50 ans et 120 heures au-delà.
Les étapes pour devenir intermittent
1. Trouver des missions dans le spectacle
Vous devez enchaîner des missions ponctuelles, souvent courtes, dans des domaines comme la scène, la télévision ou la musique. Chaque contrat doit être formalisé et déclaré par l’employeur.
2. Cumuler les 507 heures
Un cachet correspond généralement à 12 heures. Pour valider votre statut, il faut donc cumuler au moins 43 cachets en 12 mois.
3. Réunir tous les justificatifs
- Contrats signés
- Fiches de paie
- Attestations employeurs mensuelles (AEM)
4. Faire votre demande à France Travail
Une fois le seuil atteint, vous pouvez déposer un dossier sur francetravail.fr. Si votre demande est acceptée, vous entrez officiellement dans le régime intermittent.
Les droits et avantages des intermittents
Indemnisation ARE
Lors des périodes sans emploi, vous percevez une indemnité journalière. Son montant varie selon vos revenus précédents. Vous pouvez en bénéficier pendant 243 jours, soit environ 8 mois.
Formation et évolution
Grâce à l’AFDAS, les intermittents peuvent financer des formations pour développer de nouvelles compétences : son, lumière, production, etc.
Congés payés
Les Congés Spectacles versent chaque année une indemnité équivalente à vos droits aux congés payés, sur la base de vos déclarations d’employeurs.
Les erreurs fréquentes à éviter
- Ne pas récupérer ses AEM après une mission
- Confondre cachet et heure travaillée
- Oublier d’actualiser sa situation mensuellement
- Sous-estimer les limites liées aux heures d’enseignement
- Ignorer le droit d’option pour quitter le régime général au bon moment
Quel contrat pour un intermittent ?
Le CDDU, contrat phare du secteur
Les intermittents signent des contrats à durée déterminée d’usage. Ils peuvent durer un jour, une semaine ou plus, mais ne donnent pas droit à une prime de précarité.
Ce que doit contenir le contrat
- Dates et lieu de la mission
- Rémunération
- Description des tâches
Quel salaire pour un intermittent ?
Le cachet minimum varie selon les conventions collectives. Par défaut, il ne peut être inférieur au SMIC horaire. Le montant de l’ARE est ensuite calculé à partir de vos revenus sur les 12 derniers mois.
Foire aux questions
Quel est le montant minimum d’un cachet ?
Le cachet ne peut jamais être en dessous du SMIC horaire, mais des grilles tarifaires existent pour les artistes selon les disciplines.
Combien touche un intermittent au chômage ?
En 2025, un technicien perçoit au minimum 38 euros bruts par jour, et un artiste 44 euros bruts.
Qui peut embaucher un intermittent ?
Les structures ayant un code APE/NAF culturel : compagnies, théâtres, productions, associations, collectivités…